Peut-on parler de gouvernance des banques islamiques ?

par Zakariaa OURIQUA 30 Juin 2010, 22:47

Peut-on parler de gouvernance des banques islamiques ?

Nous savons que les banques conventionnelles sont encadrées par des règles et des pratiques fondées sur les principes de gouvernance (standard corporate governance). Ces principes visent à expliquer la performance organisationnelle des systèmes qui encadrent et contraignent les décisions des dirigeants.[1] Mais, les règles appliquées par les banques islamiques sont issues de principes – souvent jugées contradictoires – relevant des théories anglo-saxonnes des organisations, d’une part, et de la loi islamique, d’autre part. Les dirigeants de ces établissements sont en fait soumis à des règles de gouvernance à la fois actionnariale (shareholders’ governance), partenariale (stakeholders’ governance) et religieuse (islamic governance).

En matière d’investissement par exemple, les banques islamiques ne disposent pas, au sens classique du terme, des moyens pour discipliner les dirigeants des entreprises en tant que créanciers comme le ferait les banques commerciales classiques. Ces dernières ont le droit d'intervenir, par exemple, lorsque des indicateurs montrent des dysfonctionnements dans le remboursement d'un prêt par exemple. Par contre les banques islamiques ne peuvent intervenir qu'en tant qu'actionnaire par leur présence au conseil d'administration. Reste à savoir si cette présence au conseil d'administration conduit, en cas de besoin, à des changements au niveau de l'équipe de direction de l’entreprise.

Ainsi, il ne semble, donc, pas aisé pour les banques islamiques d'avoir une influence décisive en matière de gouvernance. Par conséquent on ne peut parler de gouvernance des banques islamiques

[1] Selon Charreaux (1997)

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