On peut faire remonter l’origine de la banque, dans l’antiquité, à Babylone, où, dès le IIe millénaire av. J.-C., le prêt sur marchandises (particulièrement les grains) se pratiquait déjà dans l’enceinte des temples. Avec l’apparition de la monnaie, vers le VIIe siècle avant notre ère, les opérations de prêts et de dépôts ont pris un nouvel essor. Après s’être exercées dans un cadre religieux, elles relèveront, à l’époque classique, de la compétence de personnages laïcs, les trapézites. Sous l’Empire romain, des banquiers privés, jouent un rôle semblable, mais ajoutant à leurs activités l’avance de fonds pour le compte de leurs clients, moyennant intérêt. Jusqu’au Moyen Âge, les activités de banque ne concerneront essentiellement que des opérations de caisse, le crédit restant rare.
Du moyen âge à la renaissance, l’activité bancaire c’est développé lentement. Pendant bien longtemps, le crédit avait été la principale activité des banques, et celles-ci ne prêtaient que sur leurs fonds propres. C’est à Londres, au XVIIè siècle que les banquiers commencent à prêter de l’argent à court terme en utilisant des dépôts de leurs clients. En considérant la rotation des dépôts et des retraits d’argent, les banquiers anglais essayaient, en effet, qu’il restait toujours un large fond de roulement dans les coffres. Dès lors, ils acceptèrent des dépôts à vue, ce qui les amena à émettre des chèques. Le plus ancien chèque qui ait conservé porte la date du 11 Juillet 1676.
Avec la révolution industrielle du XIX, siècle les banques allaient s’agrandir et se multiplier. C’est à cette époque que se développent en Angleterre les cinq grandes banques les Big Five (Barclays, Lloyds, Midland, National Provincial et Westminster), et en Allemagne apparaît le groupe des quatre D (Deutsche Bank, Diskontogesellschaft, Dresdner Bank et Dramstädter Bank).
La plupart des banques canadiennes furent aussi fondées au XIXè siècle (la banque de Montréal (1817) et la banque de Toronto (1856). En France, le Crédit industriel et commercial fondé en 1859), le crédit lyonnais date de 1863 et la Société générale, de 1864.
Le XIXè siècle et le début du XXè représentent le temps des grands banquiers et l’essor des grandes banques. C’est pourquoi, les établissements de crédit ont utilisé hardiment les fonds qu'ils centralisaient sous forme de dépôts généralement à vue, dans des spéculations risquées, dans des prêts à long terme pour le financement de véritables investissements industriels. Ils se sont comportés comme de véritables «banques à tout faire».
La crise économique de 1929 impose l’idée que la profession doit faire l’objet d’un contrôle, car les fluctuations de l’activité financière étaient susceptibles d’avoir un retentissement sur l’ensemble de l’activité économique. Aux États-Unis, par exemple, l’une des premières mesures prises par le président Roosevelt dans le cadre du New Deal sera d’instaurer un cloisonnement strict entre banques d’affaires et banques de dépôts, par le Banking Act de 1933. En France, le gouvernement du général de Gaulle introduit après la Libération, en 1945, une classification des banques et un encadrement des activités en créant un Conseil national du crédit.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le développement des échanges internationaux, secoués par plusieurs crises des marchés financiers s’est accompagné de la création d’institutions financières internationales. Un réseau d'institutions et d'arrangements dont le FMI (Fond Monétaire Internationale) et la BRI. (Banque des règlements internationaux, en anglais BIS, Bank for International Settlements) Ces groupes ont énormément renforcé la collaboration entre les décisionnaires et les organes de surveillance et de réglementation des marchés financiers, et amélioré la circulation de l'information entre eux.
Après 1973, les marchés financiers modernes naissent de la double nécessité d'établir un marché des changes pour gérer le nouveau système des changes flottants et de financer les déficits budgétaires des États-Unis, désormais libérés de la contrainte de change.
Aujourd’hui le monde est bien différent de celui qui a vu naître les institutions de Bretton Woods. On parle, pour illustrer les changements survenus dans les institutions et sur les marchés financiers, d'une nouvelle règle appelée "la règle 3D" et qui correspond à :
- Désintermédiation : correspond au recul de l'économie d'endettement, par l'intermédiaire des banques créditrices, au profit de l'économie de marché financier (les entreprises se financent directement sur les marchés financiers en émettant des obligations, des actions…etc., au lieu de s'endetter en empruntant auprès des banques.
- Décloisonnement : correspond à la fois à l'ouverture des marchés nationaux et à l'élimination des barrières cloisonnant les différents marchés de capitaux.
- Déréglementation : cette transformation du système financier signe la disparition du contrôle de l'État qui était la règle depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux années 70 environ.
L'influence dominante de l'Église catholique dans plusieurs pays occidentales et les sermons des prêtres qui persistent longtemps dans leurs dénonciations du prêt à intérêt, des mentalités très hostiles à tout ce qui ressemble à de l'usure, rendent les manieurs d'argent suspects et entravent le libre développement de leurs affaires.