Règlementant la société et les relations entre individus, la charia correspond à un grand nombre de prescriptions de la vie quotidienne du croyant. Ces prescriptions touchent ainsi, à la relation au corps (pudeur, circoncision, ablutions, etc.), à l’organisation de la famille (patriarcale), le lien conjugal (règlementation du mariage et du divorce), au statut de la femme et à la sexualité, aux interdits alimentaires (viandes licites et illicites, alcool, etc.), aux lois testamentaires (héritage, dispositions funéraires), ou encore à la justice (adultère, vol, meurtre, fraude, etc.).
Bien que les institutions et les pratiques liées à la charia aient survécu à l’introduction de systèmes légaux d’origine européenne dans les pays musulmans, elles ont tout de même connu un fort déclin dans ces mêmes pays. La modification des systèmes légaux a entraîné un changement des institutions et des pratiques associées à la charia, dont le sens s’est retreint pour devenir plus politique.
La nouvelle signification de la charia en tant que code de lois est donc devenue beaucoup plus difficile à circonscrire car sa redéfinition a permis de donner un pouvoir politique plus grand à celle-ci. Mais en revanche, le pouvoir de la loi islamique est en même temps restreint à des sujets plus spécifiques. Nathan Brown dit que si la charia était mise en place complètement dans certaines sociétés, cela nécessiterait des changements très importants dans la loi commerciale et les codes pénaux. À l’heure actuelle, la mise en place de la charia n’est pas complète, mais elle est fortement présente dans la vie politique des pays musulmans.