La redéfinition de la charia à l’époque contemporaine

par zakariaa 19 Janvier 2009, 21:15 Finance Islamique

Règlementant la société et les relations entre individus, la charia correspond à un grand nombre de prescriptions de la vie quotidienne du croyant. Ces prescriptions touchent ainsi, à la relation au corps (pudeur, circoncision, ablutions, etc.), à l’organisation de la famille (patriarcale), le lien conjugal (règlementation du mariage et du divorce), au statut de la femme et à la sexualité, aux interdits alimentaires (viandes licites et illicites, alcool, etc.), aux lois testamentaires (héritage, dispositions funéraires), ou encore à la justice (adultère, vol, meurtre, fraude, etc.).

Bien que les institutions et les pratiques liées à la charia aient survécu à l’introduction de systèmes légaux d’origine européenne dans les pays musulmans, elles ont tout de même connu un fort déclin dans ces mêmes pays. La modification des systèmes légaux a entraîné un changement des institutions et des pratiques associées à la charia, dont le sens s’est retreint pour devenir plus politique.

La nouvelle signification de la charia en tant que code de lois est donc devenue beaucoup plus difficile à circonscrire car sa redéfinition a permis de donner un pouvoir politique plus grand à celle-ci. Mais en revanche, le pouvoir de la loi islamique est en même temps restreint à des sujets plus spécifiques. Nathan Brown dit que si la charia était mise en place complètement dans certaines sociétés, cela nécessiterait des changements très importants dans la loi commerciale et les codes pénaux. À l’heure actuelle, la mise en place de la charia n’est pas complète, mais elle est fortement présente dans la vie politique des pays musulmans.


Nathan J. Brown, « Sharia and State in the Modern Muslim Middle East », International Journal of Middle
    East
Studies, Vol. 29, No. 3. (Août 1997), 359-376.

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commentaires
A
La finance islamique ne se base pas seulement sur le profit, mais également sur le principe de solidarité. La notion de risque y est très importante. Toutes les parties d’une transaction doivent en partager les risques, c'est-à-dire non seulement les bénéfices mais aussi les pertes éventuelles. A mon avis, c’est ce qui représente le point le plus fort de cette finance. <br /> A cela s’ajoute les bienfaits d’autres principes de cette finance qui stipulent que les échanges doivent absolument être tangibles et les transactions ne peuvent évidemment concerner les activités illicites contraires à la Charia.<br /> Ceci ne veut pas dire que la finance islamique est parfaite et qu’elle est prête à résoudre tous les maux de la finance classique qu’en est entrain de vivre. La FI souffre, elle aussi, d’une multitude d’handicapes notamment en ce qui concerne la standardisation de la réglementation et l’homologation des définitions et du langage.
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