Les caractéristiques des institutions financières islamiques

par Zakariaa OURIQUA 26 Mai 2009, 06:07 Finance Islamique

Les caractéristiques des institutions financières islamiques

Les institutions financières islamiques contemporaines se caractérisent par l’intervention directe dans les transactions financées par elles mêmes et le respect de la charia. La rémunération qu’elles perçoivent se justifie par leur qualité de copropriétaires, aux résultats des projets financés (pertes ou profits). Ainsi, les institutions s'associent systématiquement avec leurs clients dans des opérations rentables plutôt que de leur prêter ses fonds. L'accent mis sur la prise de participation affecte la nature même des techniques bancaires utilisées et implique l'existence essentielle d'un service, spécialisé, chargé de l'évaluation des projets (Shariah Board).

Le principe du rejet du prêt à intérêt est une caractéristique fondamentale du système bancaire islamique. En général, l’intervention des institutions financières islamiques doit, inéluctablement, reposer sur les cinq principes suivants :

1 - Le principe d’interdiction de l’intérêt : aucune transaction financière n’autorise le paiement ou la réception d’intérêts (riba) ;

2 - Le principe de partage des profits et des pertes : les parties à une transaction financière doivent partager les risques et les rendements y afférents ;

3 - Le principe d’interdiction de l’incertitude : l’incertitude quant aux termes d’un contrat financier est bannie, mais pas le risque en tant que tel. Par conséquent, la spéculation (gharar) est interdite. Les contrats dérivés sont donc difficilement envisageables ;

4 - Le principe d’existence d’un actif sous-jacent : toute transaction financière doit être sous-tendue par un actif tangible identifiable ;

5 - Le principe d’interdiction des actifs illicites : aucune transaction financière ne doit être dirigée vers des secteurs non conformes à la Charia, comme, le tabac, les jeux d’argent et toute entreprise dont le levier financier serait considéré comme excessif.

Toutefois plusieurs zones d’ombre subsistent dans la pratique. La confusion est renforcée par le fait que l’interprétation des principes de base de la finance islamique est sensiblement différente selon qu’on adhère à l’une des deux branches principales de l’Islam que sont le sunnisme et le chiisme, ou que l’on se réfère, au sein du sunnisme lui-même, à l’une ou l’autre des quatre grandes écoles de jurisprudence qui en sont issues.

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